Dagoma, une imprimante 3D chez soi

DAGOMA, une imprimante 3D à la maison [étude de cas]

Une imprimante 3D pour son anniversaire, est-ce possible ? Certainement, mais bon après il faut s’y connaitre un peu dans tout ce qui est modélisation n’est-ce pas ? Pas forcément. Dagoma, une startup roubaisienne créée en 2014, nous propose des imprimantes 3D destinées à la grande consommation pour 299 euros, tout en simplifiant le processus d’apprentissage des logiciels de modélisation. D’une équipe de deux au départ, Dagoma est passée à plus de 50 personnes en 2 ans. Maintenance, montage, informatique, SAV, marketing… face à la demande, la société a rapidement grandi. Retour sur ce qui fait le succès de cette startup.

Qu’est-ce que Dagoma apporte de neuf ?

… à ses clients et utilisateurs

Dagoma propose des imprimantes 3D à la fois récréatives, éducatives et professionnelles. Des imprimantes de qualité, tout en soignant la simplicité de l’utilisation. Dagoma propose aussi un système de box. L’entreprise propose ainsi toutes les composantes électroniques complémentaires à un objet à imprimer, en plus du fichier.

… en termes de différenciation concurrentielle

Imprimante 3D - la discoEasy200 est un produit phare de Dagoma
Imprimante 3D – la discoEasy200 est un produit phare de Dagoma

La DiscoEasy200 : il s’agit de l’imprimante 3D la plus accessible en termes de prix sur le marché français.

A ce jour, il existe 2 possibilités pour l’obtenir : à 299€ démontée en kit ou montée à 399€. Elle a été conçue dans une logique de partage pour imprimer des objets en plastique (PLA) d’une taille maximale de 200x200x200mm. De la même manière, elle est composée de 40% d’objets aussi imprimés par d’autres imprimantes. En effet, leur atelier de production à Roubaix est composé d’environ 400 machines.

Le potentiel économique de Dagoma

Le marché

D’après le cabinet Gartner, le marché de l’imprimante 3D est un des plus prometteurs. Ses vente devraient passer à 6,7 millions d’unités en 2020, contre 220 000 en 2015. A ce jour, la vente d’une imprimante 3D se réalise soit en direct (web ou magasin), soit par le biais de distributeurs tels que la Fnac ou Boulanger.

La concurrence

La concurrence pour Dagoma devient un enjeu important car il existe de plus en plus de sociétés spécialisées dans le domaine de l’impression additive pour le grand public. Certes, il y a des grandes entreprises telles que Stratasys ou 3DSystems, mais aussi d’autres startups telle que la toulousaine EmotionTech. De façon générale, elles proposent des produits similaires, c’est-à-dire des imprimantes, des filaments et des modules de formation.

L’ambition de l’entreprise 

Notre conviction ? Le futur s'écrit en 3D !
Notre conviction ? Le futur s’écrit en 3D !

Dagoma a pour ambition la démocratisation de l’imprimante 3D. D’où le fait que 80% de leurs clients soient des particuliers. Pour cela, ils s’appuient beaucoup sur le programme d’ambassadeur qui consiste à créer une communauté d’utilisateurs d’imprimante 3D Dagoma afin de promouvoir cette nouvelle technologie et partager des expériences.

Actuellement installée dans les anciens locaux de La Redoute, Dagoma connaît une expansion très prometteuse et espère ainsi doubler son chiffre d’affaires pour fin 2017 en passant à 5 millions d’euros. Pour cela, ils sont déjà passés de deux à une cinquantaine de collaborateurs en 2 ans, chiffre qui va certainement augmenter…

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Pourquoi est-ce une innovation ?

D’abord, les imprimantes 3D commercialisées par Dagoma sont :

  • particulièrement faciles d’utilisation
  • destinées à un usage domestique/familial
  • abordables pour des particuliers

Mais surtout, elles sont vendues en kit. C’est la principale innovation apportée par l’entreprise. Ces imprimantes sont à monter par le client lui-même et certaines pièces sont même fabriquées elles-même par d’autres imprimantes 3D dans les locaux de l’entreprise. En effet, plus de 300  imprimantes y tournent presque 24/24h pour imprimer d’autres imprimantes. Ainsi, toutes les pièces en plastique de la machine peuvent ainsi être réimprimées, en cas de besoin, grâce aux fichiers mis à disposition sur le site Internet de l’entreprise. Les clients peuvent réparer leur machine eux-même au lieu de la changer ! C’est aussi une façon de dire non à l’obsolescence programmée.

Courbe de valeur

Nous reprenons ici la notion de canevas stratégique développée par Chan Kim et Renée Mauborgne (Océan Bleu).

http://www.lescahiersdelinnovation.com/2016/02/la-strategie-ocean-bleu/

Canevas stratégique de Dagoma
Canevas stratégique Dagoma

On constate d’abord que DAGOMA bénéficie des prix les plus faibles et se démarque également sur la facilité d’utilisation de ses imprimantes 3D, ses promotions mises en place auprès des clients et sa communication dynamique.

La start-up est en revanche dépassée par le leader mondial XYZ printing en termes de nombre de matériaux utilisables, de services associés et de vente d’accessoires.

L’architecture de valeur de l’entreprise

Activités de base

  • Logistique interne : réception du plastique et autres matières premières, stockage et manutention interne
  • Opérations : transformation des matières et sous-ensembles en produits finis (dont une grande partie est fabriquée par d’autres imprimantes 3D dans les locaux de l’entreprise)
  • Logistique sortante : expédition et livraison des imprimantes 3D, filaments, boxes, accessoires et services associés aux particuliers
  • Marketing et vente : vente directe, réseau de distribution indirect, Internet (site, e-mails, newsletters, réseaux sociaux, référencement naturel,…), salons et événements pour faire connaître l’offre de produits (imprimantes 3D, filaments…) et de services (formations, impressions à la demande…), la faire apprécier et déclencher l’achat auprès des particuliers
  • Services : formations, impressions à la demande, événements, dago’visites

Activités de soutien

  • Achats : activités liées aux achats de matière (plastique) et fournitures diverses
  • Développement technologique : systèmes d’information, R&D, gestion des connaissances…
  • Gestion des ressources humaines : recrutement, rémunération, motivation, formation, gestion de carrière…
  • Infrastructure de l’entreprise : direction générale, comptabilité, juridique…

Tiers-lieu et autres fablab, hackerspace, medialab, living lab, … vous n’y comprenez plus rien ?

Les enjeux et freins au développement de la technologie

L’imprimante 3D pourrait impacter des pans entiers de l’économie et changer totalement les méthodes de création et de consommation des objets qui nous entourent. Alors que cette technologie apparaît comme une future révolution, de nombreuses interrogations persistent chez les particuliers. Il est important de faire un tour d’horizon sur les possibilités offertes par une telle avancée et d’analyser ses conséquences pour le grand public et les professionnels dans les années à venir.

Quels sont les chiffres de l’impression 3D ? L’industrie de l’impression 3D a généré, en 2012, un chiffre d’affaires de 2,2 milliards de dollars. A titre de comparaison, Google a généré en 2012 un chiffre d’affaires de 50 milliards de dollars. Si l’impression 3D apparaît donc aujourd’hui comme une micro-industrie si on la compare à celle d’Internet notamment, le marché de l’impression 3D est en constante croissance depuis le début des années 2000. Le rapport Wohlers 2013 estime que l’impression 3D représentera d’ici à 2021 un marché de plus de 10,8 milliards d’euros.

Les utilisations des imprimantes 3D sont en fait multiples et en partie destinées au grand public, notamment en ce qui concerne Dagoma qui compte parmi ses clients 80% de particuliers. De nombreux sites de logiciel 3D proposent déjà un nombre important d’articles domestiques, jouets, objets de décoration ou gadgets. Ils pourraient probablement proposer demain le bouton de notre four à micro-ondes qui s’est cassé et que nous pourrons ainsi remplacer. Qui ne s’est pas trouvé confronté à une pièce plastique cassée, une poignée, un bouton ou fermeture nécessitant de changer la totalité de l’objet ? L’imprimante 3D, qui permettra de remplacer cette pièce, aidera à prolonger la durée de vie des objets avec un objectif environnemental. Réparer, c’est faire durer les objets. Les pièces en plastique sont souvent celles qui cassent facilement. Même si le coût des imprimantes diminue, l’utilisation domestique reste aujourd’hui limitée et dépendra beaucoup de la qualité des objets et des fichiers reproductibles disponibles.

La révolution que nous prépare le développement des imprimantes 3D se heurte pourtant à de nombreux obstacles. Pour devenir une technologie adoptée par un grand nombre, l’impression 3D a de nombreux défis à relever, et la plupart d’entre eux sont liés à son adoption par les particuliers.

  • Le choix des matériaux: Aujourd’hui, l’impression 3D à domicile se cantonne au plastique (ABS ou PLA), ce qui limite considérablement le champ des possibles. Aujourd’hui, les imprimantes de Dagoma fonctionnent uniquement avec du PLA. Imprimer des objets en céramique ou en métal via une imprimante 3D personnelle est encore futuriste. De plus, les matériaux disponibles pour l’impression 3D sont limités : on ne peut aujourd’hui utiliser que 200 matériaux en 3D alors que plus de 1000 sont disponibles sur le marché. Enfin, le prix des matériaux est encore élevé – environ 50% plus chers que les matériaux pour imprimantes professionnelles – puisqu’ils sont à adapter à la machine et au procédé d’impression. Le développement de nouveaux matériaux et la réduction de leur prix est donc un des enjeux principal auquel la technologie devra répondre pour se développer.
  • Vitesse et qualité d’impression: L’imprimante 3D est encore très lente comparée aux méthodes de fabrication traditionnelle. Même pour de petits objets, le procédé peut prendre plusieurs heures. Sans compter que l’impression n’est pas toujours de qualité et requiert une phase de finition : polissage, nettoyage, etc…De plus, les objets imprimés en 3D sont parfois instables et se déforment avec le temps, particulièrement les objets fins et allongés. Enfin, la reproductibilité des objets 3D imprimés n’est pas évidente. D’une impression à l’autre, le matériau peut réagir différemment en fonction des conditions d’impression et présenter de légères différences de formes.
  • Accessibilité: La mise en route d’une imprimante 3D personnelle est une manipulation encore complexe à réaliser, malgré l’arrivée sur le marché d’imprimantes 3D de plus en plus faciles d’utilisation, comme celles que propose Dagoma. De plus, la création de modèle 3D et la complexité des formats d’exportation sont des barrières à l’adoption massive de la technologie. Le succès de l’impression 3D dépend aussi de l’amélioration des logiciels de conception de fichier 3D, de scanners 3D et autres outils liés à la technologie (logiciel de l’imprimante 3D, etc…). Enfin, les imprimantes 3D personnelles ne sont pas à 100% fiables. Il n’est pas inhabituel de voir des impressions échouer pour plusieurs raisons : matériau non adapté, mauvais calibrage de l’imprimante, absence de « support » lors de l’impression du fichier 3D, etc… .
  • Sécurité: L’imprimante 3D utilise des extrudeuses qui chauffent la matière à plus de 200°C et des lasers qui solidifient la matière. C’est donc une machine à utiliser avec précaution et à ne pas mettre à la portée de tous. De plus, l’impression 3D provoque l’émission de particules ultrafines, similaires à celles d’une cigarette. C’est pourquoi les chercheurs incitent à la prudence quand vous utilisez votre imprimante 3D et conseillent de placer l’imprimante 3D dans une pièce aérée et ventilée.

Ainsi, si la croissance de l’industrie de l’impression 3D témoigne d’un réel potentiel de la technologie, de nombreuses barrières seront à lever afin que l’imprimante 3D devienne l’outil d’une nouvelle révolution industrielle qui va changer la façon dont nous fabriquons les objets. Mais la technologie de l’impression 3D n’est pas cantonnée à l’industrie et à la fabrication d’objets chez soi. Aujourd’hui, les plus belles promesses de la technologie résident dans des domaines bien différents, notamment le secteur médical. Ce que l’on appelle le bio-printing ou l’impression de tissus vivants est un des secteurs les plus porteurs pour la technologie. Comme par exemple l’impression 3D de tissus et organes vivants.

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Les besoins de la startup

Les besoins de l’entreprise Dagoma pour palier à ces freins doivent être pris en compte pour le développement futur de la startup française. Il faudrait dans un premier temps démocratiser l’accès aux matières nécessaires à la fabrication d’objets pour que les utilisateurs ne soient pas bloqués en situation post-achat. Il en est de même pour la sélection de plans 3D, ces derniers sont capitaux pour assurer un bonne expérience client. L’accessibilité à ces dossiers peut passer par des facteurs législatifs ou par le biais de partenariats. Le but ici est de modifier les marchés actuels pour que les possesseurs d’imprimantes 3D n’aient pas de difficultés à trouver la pièce recherchée.

En parallèle à ces deux besoins, Dagoma doit maintenir son positionnement avant-gardiste sur le marché de l’imprimante 3D chez les particuliers. La startup devra convaincre toujours plus de particuliers avec une technologie adressée au grand public.

Recommandations

Communication

Les imprimantes DiscoEasy200 sont destinées à tous, or ces produits semblent être achetés par un segment de clients déjà connaisseurs du système. Un élargissement des supports de communication pourrait cibler plus de prospects et informer les personnes profanes de ce milieu que le produit leur est aussi destiné. Il faudrait dans ce cas mettre l’accent sur le prix attractif et la simplicité d’utilisation.

Partenariats – Alliances

Comme expliqué précédemment, Dagoma pourrait booster et révolutionner les marchés grâce à ces produits adressés au grand public. Des partenariats pourraient être mis en place pour récupérer des fichiers 3D sans passer par des scanners 3D ou de l’étude concurrentielle très poussée. Cela permettrait  d’offrir ces données aux possesseurs d’une imprimante.

D’autre part, et sans être une réelle recommandation, Dagoma mise beaucoup sur les revendeurs à travers le monde pour développer son marché et accroître sa visibilité en même temps que ses rendements. Du 05 au 08 janvier, le fondateur se déplacera au CES (Consumer Electronic Show) à Las Vegas dans le but de faire connaître ses produits et d’attirer des vendeurs et investisseurs.

Étude du consommateur

Toujours dans le but de démocratiser l’accès et la possession d’une imprimante 3D chez soi, la startup française devra cerner les motivations et les freins de ses clients potentiels. En adaptant son offre elle devrait avoir plus de facilités à s’imposer sur un marché encore limité.

Élargissement de gamme

Dagoma propose actuellement plusieurs produits:

  • Imprimantes 3D
  • Filaments
  • Box
  • Accessoires

Un produit manque à l’appel et pourrait séduire certains clients envieux d’être autonomes en terme de création : le scanner 3D.

Facilités de paiement

L’entreprise propose uniquement une solution de paiement en trois fois pour les clients sur le site marchand. La politique prix fait partie du cœur stratégique de Dagoma donc nous pourrions imaginer un étalement encore plus fort des possibilités de paiement.

Ateliers essais et formations

Dagoma pourrait fidéliser sa clientèle et faire découvrir ses produits au travers de modules de groupe. Certains pour la formation à l’utilisation plus complexe, d’autres à la modélisation ou encore d’autres pour faire découvrir l’impression 3D. On peut aussi imaginer la mise en place d’un système de location d’une imprimante 3D et d’accessoires à plus long terme, si le grand public adhère et qu’une réelle demande existe.

Coordonnées

Dagoma – 87 rue du Fontenoy – 5ème étage – 59100 Roubaix

Dagoma – 8 Rue Gustave Hertz – Bâtiment v3 – 33600 Pessac

Contact par téléphone au 09 81 09 31 09 de 9h à 18h du lundi au vendredi.

Formulaire de contact email sur www.dagoma.fr

Pour en savoir plus

  • une vidéo sur Dagoma, un exemple de startup des Hauts-de-France

 

  • Quelques ouvrages d’importance sur l’imprimante 3D

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Rédigé par :

  • MICHEL Elie
  • RIEZ Manon
  • ROCHER Maxime
  • SOBERO Ricardo

Master 2 Marketing B2B, International et Innovation, IAE Lille – Université Lille 1

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