Les six chapeaux de Bono [fiche outil]

Les six chapeaux de Bono font partie aujourd’hui des méthodes classiques de résolution de problème, et parfois de créativité. Cette méthode est extraite de l’ouvrage « Six chapeaux pour penser ». C’est une méthode de management personnel ou de groupe, développée par Edward de Bono, permettant de traiter les problèmes dont une des conséquences est d’éviter la censure des idées nouvelles, dérangeantes, inhabituelles. Croyez-le ou non, elle s’inspire de la maïeutique de Socrate. Chaque participant prend un « chapeau » d’une couleur particulière, lui assignant ou lui reconnaissant un rôle. Ce chapeau peut changer durant la réunion. Il peut aussi être identique à celui d’autres participants.
Les six chapeaux de Bono, qu’est-ce-ce que c’est ?

Les six chapeaux : à l’origine de cette méthode, Edward de Bono, un psychologue maltais spécialiste en sciences cognitives 1. C’est au milieu des années 80 que de Bono a développé « les six chapeaux » suite à constat plutôt simple : nous tentons toujours d’en faire trop à la fois, et lorsque nous réfléchissons, nous avons tendance à laisser venir naturellement nos pensées dans l’ordre où elles nous apparaissent. Notre flux de pensées prend alors le dessus sur notre bon sens et nous mélangeons tout : émotion, information, logique, critique. Résultat : nous sommes dans le flou, et notre pensée n’est ni construite, ni constructive.
Pour Edward de Bono, le secret est de séquencer notre pensée : nous pouvons alors nous concentrer sur une chose à la fois et nous empêchons la censure automatique d’éliminer d’emblée des idées qui nous déconcertent : la « pensée latérale », ou « lateral thinking » est née 2. Très vite popularisée grâce à son usage dans les groupes de brainstorming, la méthode peut aussi s’utiliser individuellement.
Les six chapeaux, comment ça marche concrètement ?
La créativité implique de briser les conventions afin de regarder les choses sous un jour nouveau (Edward de Bono)De Bono propose de diviser la recherche de solutions en 6 phases bien distinctes, chacune représentée par un chapeau de couleur qui symbolise une façon de penser. Le procédé est très simple : chaque membre du groupe doit mettre un chapeau imaginaire à la fois, et réfléchir à une problématique donnée, en endossant bien évidemment la façon de penser qui correspond au chapeau que l’on porte. Une séquence d’utilisation des chapeaux est déterminée à l’avance selon le problème à traiter (ex : on pense en chapeau blanc d’abord, ensuite en rouge, puis en noir, etc). Cette technique permet de repérer quel est notre chapeau habituel, mais surtout, de réfléchir autrement.

Un chapeau, un rôle, un mode de pensée
- Chapeau blanc : le penseur énonce des faits purement et simplement. Il donne au groupe des informations objectives. Il représente la neutralité et répond à la question suivante : quels sont les faits?
- Chapeau rouge : le penseur apporte des informations teintées d’émotions, de sentiments, d’intuitions ou de pressentiments. Il n’a pas à se justifier auprès des autres chapeaux. Il représente la passion et répond à la question suivante : que ressentez vous ?
- Chapeau noir : le penseur s’indigne auprès des autres chapeaux en insistant sur les dangers et les risques, la prudence. Sa réflexion, toujours logique, aide à repérer les éventuels freins et obstacles. Il est « l’avocat du diable » et répond à la question suivante : pour chacune de ces solutions: quels sont les risques? Les avantages et inconvénients?
Notes :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_de_Bono ↩
- La pensée latérale se définit par opposition à la pensée verticale ou classique qui se caractérise par la continuité entre les étapes et la validation pas à pas des hypothèses. En pensée verticale, une idée dont l’applicabilité n’est pas validée est rejetée et n’est plus considérée dans la suite du processus ↩