relations startups grands groupes

Startups et grands groupes. Une histoire d’amour, vraiment ?

Je profite de la parution du baromètre 2017 de la relation entre startups et grands groupes pour faire un point sur la perception des deux parties dans les dynamiques de rapprochement en œuvre. Cette étude est publiée tous les ans par « Le Village by CA » et Bluenove. En 2017, ce sont 117 startups et 51 représentants de grands groupes qui ont été interrogés. Nous sommes donc loin d’un échantillon représentatif mais quelques chiffres sont intéressants et se rapprochent de ce que je constate, sur le terrain. Malgré le progrès constaté ces dernières années, nous sommes en effet parfois encore loin d’une histoire d’amour entre adultes, librement consentie.

Comment mesure-t-on la qualité de la relation entre les startups et les grands groupes ? L’étude a choisi trois critères qui, réunis, sont censés permettre d’instaurer un bon niveau de confiance entre une startup et un grand groupe :

  • la rapidité,
  • la simplicité
  • la bienveillance

Une situation meilleure pour les relations entre startups et grands groupes

Le baromètre confirme ce qui est perceptible sur le terrain : la situation est plus favorable qu’avant et les rapports entre les deux parties s’améliorent. Sur le plan de la propriété intellectuelle et de la confidentialité tout d’abord, il semble que tout le monde ait mûri et que ce problème se soit résorbé, alors qu’il était encore cité il y a  quelques années parmi les craintes les plus importantes des startupers (mais aussi des responsables de grands groupes !). La perception n’est toutefois pas encore la même des deux côtés et il y a encore un quart des startupers qui ne sont pas satisfaits de la façon dont le grand groupe a respecté la confidentialité.

La propriété intellectuelle dans les relations startups et grands groupes
La propriété intellectuelle dans les relations startups et grands groupes

 

Des grands groupes auto-satisfaits ?

85% des grands groupes trouvent que la relations avec les startups est équilibrée. Seules 45% des startups pensent la même chose.Dans le couple, le grand groupe semble parfois jouer le rôle du type qui pense que tout va bien et qu’il est parfait alors que sa partenaire commence à regretter la relation. Voici quelques chiffres tirés de l’étude :

  • 91%  trouvent que la communication est « très facile à facile »
  • 60%  trouvent que le délai d’exécution est plutôt rapide ou très rapide (selon leurs critères …)
  • 83% trouvent que les objectifs de collaborations sont plutôt clairs ou très clairs
  • 85% trouvent que la relation avec les startups est « plutôt équilibrée à très équilibrée »

SI les grands groupes sont apparemment contents d’eux-mêmes, les réponses des startups devraient tempérer quelque peu leurs convictions :

  • 84% des startups trouvent que le délai d’exécution par les grands groupes est lent ou très lent
  • 44% trouvent que les objectifs des grands groupes sont peu clairs ou pas du tout clairs
  • 55% considèrent que leur relation avec les grands groupes est « peu équilibrée ou pas du tout équilibrée »
Startups et grands groupes : des relations équilibrées ?
Startups et grands groupes : des relations équilibrées ?

On le voit, le chemin sera encore long avant d’arriver à la perception d’une relation équilibrée de la part des startups, le dominant n’ayant comme souvent pas conscience de sa domination.

Des recommandations pour améliorer la situation

Voici les principales recommandations issues du baromètre, selon le Village by CA :

recommandations pour améliorer les relations startups et grands groupes
recommandations pour améliorer les relations startups et grands groupes

Les startups formulent donc plusieurs pistes d’amélioration. D’abord que les grands groupes leur donnent l’accès aux bons interlocuteurs (« Il y a trop d’intervenants dans les grands groupes : les décisionnaires sont difficiles à identifier ») et clarifient les objectifs de leur collaboration (accord de distribution, entrée au capital ou partenariat R&D…). Ensuite les grands groupes devraient faciliter les démarches (« Nous souffrons toujours du problème de la lourdeur administrative des grands groupes ») et accélérer le rythme de décision (« la seule chose dont a besoin une start-up, c’est de clients ! »). Et enfin adapter leurs délais de paiement. Parce que, dans un grand groupe mais plus encore dans une startup, le temps, c’est de l’argent.

Le rôle positif des structures d’accompagnement

D’après Le Village by CA lui-même, « les grands groupes et les start-up s’accordent à dire que la bienveillance de leurs partenaires respectifs s’est améliorée par rapport à l’année dernière : ils sont 91% à le penser côté grands groupes et plus de 80% côté start-up. C’est le sujet sur lequel il y a le moins d’écarts de perceptions ».

Cette bienveillance mutuelle peut notamment s’expliquer par la multiplication des structures d’accompagnement et initiatives permettant d’ouvrir plus facilement le dialogue entre startups et grands groupes ainsi que la prise de conscience des grandes entreprises de collaborer avec des startups sans nécessairement les absorber.

En Hauts-de-France, le réseau StarPartners permet par exemple de mettre régulièrement en relation startups et grands groupes, avec la garantie du tiers de confiance que représente l’agence régionale d’innovation.

Pour en savoir plus

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