C’est par une matinée pluvieuse de novembre que nous rencontrons le chaleureux Hubert Motte dans ses ateliers à Tourcoing. Ce grand bonhomme jovial à la moustache ensoleillée est entrepreneur depuis peu, son entreprise se nomme « la vie est Belt ». Le projet d’Hubert est innovant et s’inscrit dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, en plein développement. Le jeune entrepreneur de 24 ans fabrique des ceintures avec des pneus de vélos recyclés, tout en redonnant un emploi a des personnes qui en sont éloignées depuis longtemps à cause d’un handicap ou d’un parcours heurté. Le tout dans des ateliers mis a disposition par la société Altereos spécialisée dans la réinsertion.

Hubert Motte dans son atelier

La vie est Belt est donc une marque de ceintures en matière recyclée (pneus de vélo usés) façonnées par des hommes et des femmes fragilisés par le handicap. L’occasion d’évoquer dans les Cahiers de l’Innovation un exemple concret d’innovation sociale.

Le déclic américain

C’est dans ce centre pour personnes en réinsertion que nous découvrons les ateliers et les fabricants de ces ceintures made in France . Tout y est « fait main ».

« J’ai commencé avec des pauvres ciseaux dans une cave a Lille, alors ça change… » nous dit-il avec le sourire. En effet il y a quelque machines, des tables et 3 ouvriers. « L’idée m’est venue en Colombie en côtoyant la misère des bidonvilles au quotidien. Je voulais entreprendre quelque chose qui ait du sens« . De retour de voyage et un diplôme d’ingénieur ICAM en poche, Hubert est parti pour le tour « ticket for change ».  Il s’agit d’un nouveau type d’ incubateur spécialisé sur les porteurs de projet d’entreprise sociale et solidaire. Pendant 10 jours Hubert a pu faire le tour de France a la rencontre d’entrepreneurs du changement inspirants. L’objectif de « Ticket for change » est d’inspirer une nouvelle génération de créateurs d’entreprise qui ne souhaitent pas devenir riches mais avoir un impact positif sur la société et l’environnement. Grâce a cette aventure, Hubert a très vite réussi a trouver des partenaires, notamment grâce à la notoriété acquise en étant finaliste d’un concours national (la Fabrique Aviva).

Ticket for change se décrit comme un activateur de talents

Pour Hubert, la vie est un jeu. A ceux qui lui disent que son projet n’est adapté qu’au monde des bisounours, ce jeune entrepreneur rétorque que le jour de l’ouverture de son site internet, il a généré 6000€ de chiffre d’affaires en 5 heures, pas mal pour un début. Ce résultat, il l’a obtenu notamment grâce au Buzz fait par une vidéo du Souffle du Nord qui tourne toujours sur les réseaux sociaux. Un succès en appelle vite d’autres et la Métropole Européenne de Lille devient partenaire pour la récupération des pneus usagés après sa positon de finaliste au concours CréenSo de l’Ieseg. Hubert gagne également le coup de cœur du Jury du concours Ecoconception AVNIR 2017 – CD2E.

Des ceintures pour un monde meilleur !

La vie est Belt n’est pas une entreprise comme les autres. Avec déjà 4 employés, l’ambiance est très cordiale, la liberté y est le maître mot. Le concept est assez innovant car cela part d’une nouvelle manière de voir le monde. Considérer les déchets comme des ressources et chercher un bénéfice financier bien entendu, mais aussi un bénéfice environnemental et sociétal. On peut remarquer que Hubert a aussi été surpris par une clientèle qu’il ne ciblait pas au début, les « Vegans » qui lui achètent un certain nombre de ceinture.

Alors que peut on dire que « La vie est Belt ». Hubert l’affirme : « c’est une initiative optimiste, souhaitant prouver qu’un monde meilleur est possible pour l’Homme et la planète. Tout simplement. »  Et si la vraie révolution se trouvait dans notre manière de voir le monde, devenu tellement interdépendant et interconnecté ? A l’image de la vie est Belt cela nous permettrait de ré-enchanter le quotidien ? Merci Hubert de ré-enchanter déjà les ceintures.

Nous nous quittons bon amis,

Pour en savoir plus

• ailleurs sur ce blog

innovation sociale, enfin une grille d’analyse !

• la fabrique Aviva, dont Hubert a été finaliste

• quelques ouvrages

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